« Les dirigeants d’États qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous doivent comprendre qu’ils s’exposent à une réponse ferme et adaptée de notre part. Et cette réponse peut être conventionnelle. Elle peut aussi être d’une autre nature » affirmait le chef des armées lors de son discours à la base militaire de l’Ile Longue en janvier 2006. En clair : au prochain attentat chez Tati, Beyrouth disparaît de la carte sous un nuage radioactif et tricolore. Pour mener à bien cette politique, l’industriel EADS finalise son M51, un missile nucléaire « ferme et adapté » qui aura une portée de plus de 6 000 km. Testé cette année sur un vaste terrain militaire landais, il équipera bientôt quatre sous-marins de l’armée française. Alors que cette modernisation de la force de frappe va à l’encontre du Traité de non prolifération nucléaire ratifié par la France, aucun inspecteur de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) ne pointe le bout de son nez. L’épineux cas iranien atteste que l’ONU se préoccupe de la question
du nucléaire, mais Kofi Annan ne moufte pas quand Chirac se donne les moyens de vitrifier les « États terroristes ». Pour palier à cette malencontreuse différence de traitement, une « inspection citoyenne » est organisée les 23 et 24 septembre prochains, à Biscarrosse plage, au Centre d’Essais des Landes. Pensez à envoyer vos notes de resto du week-end à l’AIEA : on veut bien faire son boulot bénévolement, mais qu’elle assure au moins les frais de bouche…
Programme complet sur www.nonaumissilem51.org
Article publié dans CQFD n° 37, septembre 2006.