Du 1er au 8 août ont eu lieu les cinquièmes rencontres de Chorales Révolutionnaires à Saint-Amant-Roche-Savine, en pays auverpin. Les Ferrandaises en sont encore toutes bouleversées. Si Valérie ne fait pas ses 45 ans c’est grâce à l’accordéon. Elle joue avec La Barricade, de St-Étienne. « Cette année, le meilleur moment aura été de chanter à la
fac contre le CPE et à l’asile de nuit pour les SDF. » « À La Barricade, on trouve même un type de la CFDT » raconte la joyeuse bande
venue du pays des gueules noires. Jean-Paul tonitrue à Rouen, où la Chorale-Ternative distribue ses textes au public avant de se lancer. Ils sont une vingtaine à chanter La Varsovienne ou des remix d’airs connus. Venue d’Amiens, Sandra vocalise dans La Bande à Rosa (Luxembourg, natürlich). Sa chanson : La Semaine sanglante. Son regret :
le manque de débat sur les textes. « Doit-on supprimer les passages sexistes ? » Frédéric s’est perché sur Les Barricades de Grenoble lors d’une manif anti-CPE. Son heure d’extase lyrique fut la commémoration des congés payés : « Nous n’étions que quatre à Saint-Martin-d’Hères, à
chanter Juillet 36 de Serge Utgé-Royo ». Laure, de Toulouse, où elle répare des clarinettes, entonne La Lega avec La Canaille du Midi. Son plaisir ici : « Exprimer des idées révolutionnaires de manière douce, rencontrer des gens. »
Christine, elle, appartient à La Belle Étoile, une chorale d’Argenteuil dirigée par Cyril, de Jolie Môme. Elle adore Anarchie ma blanche et chante « pour porter le message ». Stéphane, lui, se souviendra longtemps la grève de l’usine de Malora. Il travaille à l’Insee et trouve qu’ils avaient vraiment leur place en chantant dans la boîte occupée : « C’est différent que de chanter dans notre milieu d’intellos… Militer, chanter, partager. ». Aux Sans Nom, à Nancy, le chef de choeur, Thomas, n’a pas son pareil pour orchestrer La danse des
Bombes de Louise Michel. Aux manettes, Les Josettes Rouges du Havre ont défendu leur choix de chants féministes tout en précisant : « Non, on n’est pas lesbiennes ! » Et les chorales de Marseille, Limoges, ou encore Coup de Rouge, du Havre, chantèrent à l’unisson sous la houlette des Jolie Môme, qui fêtaient leur dixième année de résidence en Auvergne. Le souhait de Michel, le directeur artistique : « Être encore
plus nombreux l’année prochaine ! »
Article publié dans CQFD n° 37, septembre 2006.