En 2003, Roland Veuillet était conseiller principal d’éducation au lycée Dhuoda de Nîmes. Juste avant la mobilisation sur les retraites a lieu celle des pions, qui s’opposent à la liquidation de leur catégorie. Le proviseur veut réquisitionner des élèves majeurs pour casser la grève. Roland s’y oppose, au nom des statuts. Son geste va lui coûter cher. Il est traduit en conseil de discipline. Lors d’une interminable séance, les élu(e)s du SNES (son syndicat à l’époque, il est à présent à SUD-Éducation) votent la sanction et font pencher la majorité. Le recteur de Montpellier et le ministre suivent et Roland est muté d’office à Lyon, à 300 km de chez lui. Depuis, Roland n’a jamais cessé de se battre seul ou collectivement pour faire casser la sanction et être réintégré à son poste. Il a fait une vingtaine d’ « arbitrair-athons », longues courses à pied ou à la nage dans des lieux symboliques. Le Conseil Supérieur de la Fonction Publique et le Commissaire du Gouvernement ont reconnu que la sanction était injustifiée. En 2005, Roland a fait six semaines de grève de la faim, action interrompue par la nomination d’un médiateur, lequel se révélera pas du tout médiateur mais inféodé à la hiérarchie. Le 24 décembre 2006, Roland a entamé une nouvelle grève de la faim. Il est décidé à aller jusqu’au bout. La solidarité est enfin beaucoup plus active que précédemment. Il y a aujourd’hui unanimité syndicale derrière lui. Samedi 10 février, à son cinquantième jour de grève, Roland a été hospitalisé en urgence. Il refuse la perfusion. Robien, lui, refuse toujours de céder.
Les infos au quotidien sur http://roland-veuillet.ouvaton.org. On y trouve une pétition à signer.
Article publié dans CQFD n° 42, février 2006.